ASLG - Domaine de Séguret

Mine de Fonsante

Cette ancienne mine de fluorine fut exploitée du milieu du XIX° siècle jusqu’en 1987. Le site éclaté sur 1230 ha se composait d’une vingtaine de filons répartis sur les communes des Adrets-de-L’Estérel, Tanneron et Callian.
Au plus fort de sa production le site a produit plus des 2/3 de la fluorine de la région PACA, , avec une production globale d’environ 2 millions de tonnes de minerai (1,2 millions de tonnes de fluorite (CaF2) à 97%).

Au XIX° siècle la mine a été exploitée de manière artisanale : le minerai était acheminé à dos d’âne soit vers les verreries de la Bocca et de Saint-Paul-en-Forêt, soit jusqu’au port de Saint-Raphaël, d’où il était expédié vers diverses verreries européennes.

Chargement du minerai sur les bateaux au port de Saint-Raphaël
Chargement du minerai sur les bateaux au port de Saint-Raphaël

Au début du XX° siècle, avec le développement de la sidérurgie et de l’industrie de l’aluminium, l’exploitation s’organise à Fonsante. Après une interruption pendant la deuxième guerre mondiale, l’exploitation va continuer à se développer mais encore à petite échelle et ce jusqu’en 1962.

L’année 1962 marque un véritable tournant. Le site est acquis par une filiale de Péchiney et une usine d’enrichissement du minerai est construite. L’exploitation se poursuivra jusqu’en 1987, date à laquelle la mine sera fermée pour des raisons d’épuisement du sîte et de rentabilité d’exploitation.

La fluorite est un fondant dans la production des verres, des céramiques ou de la fonte de hauts-fourneaux (laitiers) et à la pouvoir d’abaisser leur température de fusion.

Fluorite 2

Exploitation Artisanale (avant 1945) :

Dans un premier temps, le minerai, extrait au niveau des affleurements, était acheminé à dos d’âne soit vers les verreries de la Bocca et de Saint-Paul en Forêt soit jusqu’au port de Saint-Raphaël pour être ensuite expédié dans diverses manufactures européennes.

Avec le développement, au début du XXème siècle, des industries sidérurgiques et de l’aluminium, l’exploitation s’accélère.

En 1919, R. Calvet transmet ses droits et concessions au “Syndicat des Fluorines de l’Estérel” auquel succède en 1925, la “Société des Carrières et des Mines de l’Estérel”. Celle-ci est absorbée en 1937 par la “Société d’Entreprises Générales et Industrielles”. En 1938, celle-ci prend la dénomination de “Société d’Entreprises, Carrières et Mines de l’Estérel”, la SECME, et fut absorbée, en 1942, par la Société Péchiney.

Le dépilage était sélectif pour n’extraire que la fluorite la plus riche.

Le transport et l’extraction du minerai, vers le carreau de la mine au jour, s’effectuait par petits wagonnets sur rails.

wagonnets

Sur le carreau de la mine, le minerai était trié à la main, puis concassé, lavé et classé au moyen de tables à secousses dans une petite laverie.

Le minerai lavé était transporté par téléphérique de 1525 mètres de long avec un débit de 15 tonnes/heure jusqu’au quartier de La Baisse, aux Adrets, où subsiste encore la trémie de chargement.

Il était ensuite acheminé par camions jusqu’à Saint-Raphaël d’où il était, en grande partie, exporté par bateau.

Comme pour la plupart des autres mines françaises, la deuxième guerre mondiale (1939-1945) et l’occupation allemande se traduisent à Fonsante par un quasi arrêt de la production.

A la recherche de nouveau filons (1945 à 1970) :

Après la guerre, en 1945, un programme de réorganisation de la production et de recherches fut mis en œuvre pour explorer de nouveaux filons. Ce programme se poursuivi durant 25 années jusqu’en 1970, avec une production de 500 tonnes par mois de spath fluor de qualité métallurgique (80 à 85% de fluorite).

Ce mode d’exploitation à petite échelle prit fin en 1969. A cette date, environ 350.000 tonnes de spath fluor avaient été extraites avec un effectif de l’ordre de 25 personnes.

Exploitation Industrielle (1970 à 1987) :

mine1

Avec le développement économique des 30 glorieuses, l’essor de la sidérurgie et de l’aluminium, l’exploitant du site entreprit, à partir de 1970, de développer la mine à l’échelle industrielle et d’augmenter la production. D’importants travaux furent alors réalisés pour exploiter l’extension des filons. L’exploitation employait environ 150 personnes et la capacité d’extraction était d’environ 300 tonnes par poste de 8 heures.

Afin d’éviter toute pollution extérieure, l’eau utilisée pour le traitement du minerai était dirigée vers un bassin de décantation. La concession en a abrité quatre dont le dernier en activité s’étendait sur 10 hectares. Après décantation des parties fines, l’eau était traitée dans un épurateur avant d’être réutilisée en laverie (le débit d’eau recyclé en continu était d’environ 50 m3/h).

Fin 1986, l’épuisement de ces réserves conduira à l’arrêt définitif de l’extraction. La mine de Fonsante fut fermé en février 1987.

Après l’arrêt de l’exploitation en 1987, les galeries et puits furent obstrués pour des raisons de sécurité mais il faudra attendre 1996 pour que les installations de traitement et la tour d’extraction soient démontées.

Fonsante restera dans l’histoire minière française comme le théâtre d’une importante exploitation de type filonien et un haut-lieu de la minéralogie provençale.

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