ASLG - Domaine de Séguret

La Legende de Gaspare de Besse

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Gaspard de Besse est né en 1757 à Besse sur Issole, dans le Var.

D’une famille de cultivateur aisé, Gaspard Bouis, de son vrai nom, n’exerça pas longtemps son premier métier de maréchal-ferrant.

Déserteur à 17 ans, ce bandit au grand cœur, suivait l’exemple du légendaire Robin de Bois. Il se rendit célèbre pour avoir multiplié dans la région, entre Ollioules et L’Estérel, les attaques de diligence ou de calèches transportant de riches voyageurs ou des collecteurs d’impôts qui sillonnaient la région.

Il mourut le 25 octobre 1781, à l’âge 24 ans, condamné au supplice de la roue sur la place d’Aix. Il fut écartelé et sa tête séparée de son corps. Pourtant il ne tua jamais personne. Sa devise était « Effrayez mais ne tuez point ».

Sa façon de dépouiller les riches pour aider les pauvres en fit vite un héros légendaire et aimé des paysans qui en cette période de fin de régime, à la veille de la Révolution étaient accablés d’impôts.

L’auberge des Adrets : un ancien relais de poste

Auberge Les Adrets

Au 18ème siècle, la seule route qui s’aventure dans les bois de chênes liège et les ronces de l’Estérel est l’antique voie romaine, la voie aurélienne qui reliait Rome à la Provence en passant par Mandelieu, Théoule et Fréjus. L’actuelle RN7 sur laquelle nous sommes a repris à peu prés son tracé.

Ce chemin avait mauvaise réputation. Pour les anciens de la Bocca, passer le pas de l’Estérel est encore synonyme de quelque chose de menaçant. « Aco es lou pas de l’estérou » se traduirait à peu près par « c’est un vrai coupe-gorge ». En effet des bandits rançonnaient souvent les voyageurs à la hauteur du Malpey, le « mauvais passage ».

Seul, un relais de poste, passage obligé où les voyageurs s’arrêtent pour laisser reposer leurs chevaux ou en changer, coupait ce trajet risqué à hauteur du village des Adrets.

D’un côté de la route, une auberge agrémentait la halte.

L’attaque de la diligence

Quelque part dans la montée vers le Logis de Paris, Gaspard et ses hommes attaquent la diligence qui relie Fréjus à Cannes. On barre la route, on tire des coups de pistolets en l’air…

Gaspard ouvre la portière du véhicule. Il retire son chapeau d’un geste large. Il se présente, très élégant ; redingote noire, gilet rouge, culottes blanches, bottes fauves à grands revers. Il engage ses larges épaules dans l’ouverture de la porte et s’adresse ainsi aux voyageurs :

« Mesdames, messieurs, je suis Gaspard de Besse, pour vous servir. J’ai bien l’honneur de vous saluer. Rassurez vous, il ne vous sera fait aucun mal. Pardonnez moi de retarder un peu votre voyage. Tout va bien se passer si vous y mettez un peu du votre. »

Il ne fallait plus d’un quart d’heure pour que Gaspard referme la portière, salue de nouveau les voyageurs, chapeau bas.

On claque les chevaux. Quelques décharges de pistolet accélèrent le départ et la berline s’arrache dans un nuage de poussière. Elle disparaît à l’horizon.

Pas plus d’une petite heure plus tard, en utilisant des chemins détournés, Gaspard et ses compagnons se retrouvaient dans une grotte secrète, quelque part sous le mont Vinaigre, pour partager leur butin.

 

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